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Balade familiale autour du lac d’Avène, entre forêt et clapotis

Un écrin de verdure insoupçonné, au cœur de l’Hérault

À l’écart des foules touristiques et des sentiers trop balisés, le lac d’Avène déploie discrètement ses rives boisées dans les hauteurs de l’Hérault, à la lisière du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc. Ce plan d’eau artificiel, conçu dans les années 1960 pour réguler les eaux de l’Orb, s’est métamorphosé en un véritable havre de paix. Ici, les forêts de pins sylvestres côtoient les tilleuls, et les roches arrondies de la montagne semblent garder le silence feutré des lieux.

J’ai arpenté cette boucle en famille un dimanche doux de printemps, en quête de fraîcheur et de simplicité. Le type de balade qui ne nécessite ni gros sac-à-dos ni programme rigide, mais simplement une bouteille d’eau, de bons souliers, et cette curiosité douce qui fait aimer les petits détours.

Un chemin familial, accessible et bucolique

Le sentier qui ceinture le lac, long de 6 km environ, se prête idéalement à une sortie familiale. Ni trop long, ni trop accidenté, il alterne passages ombragés au cœur des sous-bois et ouvertures splendides sur le miroir d’eau. Le clapotis des vaguelettes venues s’échouer contre les roches rythme la marche, accompagné par le chant des mésanges et le froissement discret des feuilles au passage des lézards.

Le départ se fait aisément depuis le parking du barrage, où quelques panneaux explicatifs retracent l’histoire du lac et de son rôle hydraulique dans la région. Dès les premiers pas, les enfants s’amusent à repérer les libellules bleutées qui se posent sur les roseaux – jeu inépuisable pour les plus jeunes !

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Un peu plus loin, une passerelle en bois surplombe les eaux et offre un point de vue charmant pour une première pause gourmande. Mon fils a sorti fièrement une poignée de biscuits maison qu’il avait lui-même emballés dans un torchon : « Goûter d’aventurier ! » m’a-t-il lancé, les yeux brillants.

Patrimoine et anecdotes sur la commune d’Avène

Peu avant la moitié du parcours, nous avons fait escale au village d’Avène, niché dans un méandre de l’Orb. Bordé de maisons en pierre aux toits de tuile vieux rose et aux encadrements de fenêtres en bois patiné, le bourg respire l’élégance discrète d’un passé attaché à l’eau sous toutes ses formes.

C’est ici, au XIXe siècle, que l’on découvrit les propriétés dermatologiques de l’eau thermale d’Avène, qui aujourd’hui encore attire les curistes du monde entier. Une halte aux abords de la fontaine publique, près de l’ancien établissement thermal, s’impose presque naturellement.

Au détour d’une conversation avec Danielle, une habitante passionnée d’histoire locale rencontrée sur un banc du village, j’ai appris une anecdote charmante : « Mon grand-père racontait que pendant les étés caniculaires des années cinquante, les enfants du hameau venaient barboter dans l’Orb en criant que c’était mieux que la mer ! » confie-t-elle en riant.

Le petit jardin public, proche de l’église Saint-Laurent, invite à la flânerie en silence. Seul le carillon mécanique émet encore, à l’heure pile, une mélodie tintinnabulante, comme une comptine ancienne que le vent emporte vers la forêt.

Faune, flore et émerveillement sensoriel

L’un des charmes majeurs du lac d’Avène réside dans sa biodiversité doucement exubérante. Les hautes herbes cotoyant les orchidées sauvages, les fougères enroulées sur elles-mêmes, les pins parasols que le soleil perce en funambule : tout ici respire la vitalité tranquille d’un écosystème préservé.

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Avec un peu de chance (et de silence…), vous apercevrez peut-être un chevreuil boire à la lisière. Ou, comme nous, un héron cendré prenant son envol dans un battement d’ailes magistral au bord de la berge. Un instant suspendu qui fait oublier tous les tracas du quotidien.

Je garde aussi en mémoire l’odeur résineuse des pins chauffés par le soleil, mêlée au parfum plus humide des mousses engorgées, et le crissement des écorces sous les pieds. Ce sont ces détails sensoriels qui font la mémoire des lieux.

Des activités douces à partager

En été, la fraîcheur de l’eau attire les amateurs de canoë et de paddle. Le plan d’eau, bien que sous réglementation, autorise certaines embarcations non motorisées qui font voguer petits et grands d’une rive à l’autre. Des pédalos sont aussi disponibles à la location durant la haute saison.

Pour les amateurs de farniente, plusieurs espaces aménagés permettent d’étaler une nappe, à l’ombre des arbres ou en bord de plage. Un petit coin idéal pour un pique-nique tiré du sac. Nous avions emporté quelques fromages de la fromagerie de Camplong, un pain aux graines de la boulangerie d’Avène, et une bouteille de jus de pomme local – autant vous dire que le festin avait un goût de vacances.

Préparer sa visite : infos pratiques

  • Accès : Le lac d’Avène est accessible depuis Bédarieux (à 30 min) ou depuis Lodève (à 40 min). Route sinueuse mais bien entretenue.
  • Parking : Gratuit, au niveau du barrage ou à l’entrée du village d’Avène.
  • Durée de la boucle : Environ 2 h 30 en marchant tranquillement, pauses comprises.
  • Saison idéale : Printemps et automne sont les plus agréables pour éviter les grosses chaleurs et profiter des couleurs vibrantes.
  • Équipement conseillé : Chaussures de marche légère, eau, chapeau l’été, petite laine au printemps.
  • Services : Toilettes publiques et fontaine dans le village d’Avène. Buvette ouverte en saison estivale près de la plage du lac.
  • Faune à respecter : Chiens autorisés tenus en laisse. Ne laissez aucun déchet, même organique – la biodiversité du site est sensible.
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Pourquoi le lac d’Avène reste dans le cœur bien après les pas

Ce n’est pas tant pour sa taille ou ses installations que le lac d’Avène séduit, mais bien par l’harmonie naturelle qui y règne. Une promenade autour de ce lac, c’est une conversation lente avec la nature, ponctuée par le chant mouvant de la forêt et les surprises du chemin.

Peut-être est-ce ce sourire échangé avec une randonneuse croisée en sens inverse, ou ce moment où ma fille m’a tendu un caillou en forme de cœur – toujours quelque chose qui vous touche, profondément et simplement.

Car l’Occitanie, surtout lorsqu’on prend la peine de ralentir, a cette manière très douce de raconter l’essentiel sans jamais l’imposer. Le lac d’Avène, discret et poétique, en est une parfaite illustration.

Lucie

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