Sur les hauteurs des Cévennes, là où les paysages semblent sculptés par le temps et où chaque sentier pourrait dissimuler un fragment d’histoire, un nouveau lieu insolite a vu le jour : Dinopedia Parc, à La Grand-Combe. Là-bas, les dinosaures ont choisi de revenir, non pas dans un film de science-fiction, mais bien au cœur du Gard, pour offrir une expérience immersive, scientifique et ludique à tout visiteur curieux de remonter les ères géologiques.
Quand les Cévennes rencontrent le Jurassique
Nichée dans cette portion nord du département, La Grand-Combe est une ancienne cité minière à l’empreinte industrielle encore palpable. Et c’est précisément dans cette ville que l’équipe de Dinopedia a entrepris de redonner vie à un pan oublié de notre lointain passé : celui des gigantesques sauriens qui régnaient avant nous.
Situé sur un site arboré de plusieurs hectares, Dinopedia propose une immersion à échelle réelle dans l’univers étonnant des dinosaures. Dès les premiers pas, on est saisi par la présence de plus de 100 reproductions saisissantes de réalisme, certaines animées, d’autres statiques, qui peuplent les sentiers et bosquets du parc. Le Tyrannosaure, le Diplodocus ou encore le Spinosaurus surgissent au détour d’un virage, surgissant comme s’ils n’avaient jamais disparu.
Une expérience éducative pour petits et grands
Ce qui rend Dinopedia unique, c’est sa capacité à concilier l’amusement avec la rigueur scientifique. Un bel équilibre que l’on doit à l’approche de ses fondateurs, passionnés paléontologues et pédagogues à l’écoute. Le site ne se contente pas d’émerveiller les visiteurs, il les instruit aussi.
Tout au long du parcours extérieur, des panneaux explicatifs accompagnent chaque espèce. Clairs, pédagogiques, souvent agrémentés d’anecdotes, ils font le bonheur de ceux qui aiment comprendre autant que contempler. Saviez-vous, par exemple, que certains dinosaures du Crétacé avaient un plumage coloré ? Ou que le Vélociraptor réel était bien plus petit que celui, hollywoodien, de Jurassic Park ?
Les nombreux ateliers proposés complètent l’immersion :
- le chantier de fouilles pour les plus jeunes, qui partent à la recherche de fossiles ensevelis sous du sable doré ;
- le laboratoire paléontologique, où l’on peut observer, manipuler et comprendre les processus de fossilisation ;
- la salle de réalité virtuelle, pour un voyage interactif à 360° à l’époque du Mésozoïque.
D’une génération à l’autre, chacun y trouve matière à s’émerveiller. Et c’est sans doute ce mélange subtil de ludique, d’émotionnel et d’intellectuel qui fait la force de Dinopedia.
Un projet enraciné dans le territoire
Derrière ce projet à l’ampleur ambitieuse, se cache une volonté de valoriser le territoire cévenol, souvent trop discrètement inscrit dans les circuits touristiques classiques du Languedoc. Dinopedia n’est pas qu’un parc à thème : c’est aussi un levier pour la redynamisation d’un territoire marqué par la fin de l’exploitation minière.
La Grand-Combe, autrefois cœur battant de l’industrie charbonnière, est en pleine reconversion patrimoniale. L’arrivée du parc a permis la création de plusieurs emplois locaux, mais également de faire converger vers la région une nouvelle typologie de visiteurs : des familles passionnées de sciences naturelles, des scolaires venus de tout le sud de la France, et même des curieux cherchant une escapade insolite hors des sentiers battus.
C’est avec la complicité d’artisans et de producteurs locaux que Dinopedia rythme aussi sa programmation. Les périodes de vacances voient ainsi fleurir des marchés de terroir, des démonstrations de savoir-faire (comme la taille de pierre ou la fabrication de pain à l’ancienne), tissant un lien précieux entre passé géologique et tradition humaine.
Le souffle du vivant dans un monde disparu
Lors de ma visite, c’est un groupe d’enfants qui m’a donné la plus belle leçon de paléontologie, sans même s’en rendre compte. L’un d’eux, fasciné par les dents acérées du Carnotaurus, demandait à haute voix : « Mais pourquoi il n’a pas évolué en girafe s’il avait un long cou ? » Autour de lui, le guide sourit, et entame une explication passionnante sur la sélection naturelle. Les parents écoutent, les écrans sont dans les poches, les yeux sont grands ouverts. Le moment, suspendu, avait quelque chose de magique.
Peu de lieux aujourd’hui parviennent à synthétiser autant d’émotions : la beauté majestueuse des dinosaures, la joie enfantine de la découverte, l’écoute attentive de la science et ce subtil frisson d’imaginer le monde d’avant. Dinopedia réussit cet exploit.
Préparer sa visite : informations pratiques
Situé à environ 25 kilomètres d’Alès, Dinopedia est facilement accessible en voiture. Un grand parking permet de se garer aux abords immédiats du site. Le parc est ouvert de mars à novembre, avec des horaires étendus en été.
Quelques conseils pour les futurs explorateurs :
- Pensez à des chaussures confortables, le parcours extérieur s’étend sur plusieurs hectares ;
- Prévoyez au moins 3 heures de visite, plus si vous participez à tous les ateliers ;
- En saison chaude, n’oubliez pas gourdes et chapeaux, même si des zones ombragées jalonnent le parcours ;
- Un espace de pique-nique et un snack permettent de prendre une pause gourmande entre deux ères géologiques ;
- Les chiens ne sont pas autorisés, pour des raisons de sécurité et de tranquillité au sein du parc.
Enfin, pensez à consulter leur site web, qui permet de réserver en ligne, mais aussi de suivre l’actualité du parc et de découvrir les événements thématiques organisés au fil de l’année.
Les Cévennes comme décor d’un récit millénaire
Avec Dinopedia, les Cévennes gagnent une corde supplémentaire à leur arc déjà bien fourni. À travers ce mélange doux de transmission culturelle, d’humour pédagogique et d’émerveillement pur, ce parc pas comme les autres rend hommage à notre planète et à ses métamorphoses vertigineuses.
Car ici, à La Grand-Combe, ce ne sont pas les échos des mines que l’on entend, mais bien les grondements imaginaires des pas d’un Brachiosaure en pleine migration. Une ambiance singulière, où le gigantisme de la préhistoire croise la modestie des lieux.
Enfin, c’est un geste tendre offert aux enfants, aux rêveurs et aux curieux, dans un écrin cévenol où chaque pierre pourrait, qui sait, cacher encore une empreinte oubliée du temps. Dinopedia n’est pas seulement une sortie en famille : c’est un voyage poétique à l’échelle des ères, dans un décor qui n’a rien à envier aux grandes plaines d’outre-Atlantique.