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Nature et biodiversité autour du lac de Saint-Cricq dans le Gers

Nature et biodiversité autour du lac de Saint-Cricq dans le Gers

Nature et biodiversité autour du lac de Saint-Cricq dans le Gers

Un joyau paisible entre roseaux et reflets : le lac de Saint-Cricq

À mi-chemin entre Mirande et le doux bruissement des collines gasconnes, le lac de Saint-Cricq, niché dans le Gers, déploie un calme presque médiéval, comme si le temps y avait ralenti. Ce lieu discret, peu connu des guides touristiques pressés, est pourtant un sanctuaire précieux pour la biodiversité, un tableau vivant peint d’eau, de silence et d’ailes déployées.

J’y suis allée au cœur du printemps, cet instant rare où les premiers rayons tièdes réveillent autant les pêcheurs que les hérons. Le sentier qui longe la rive offre un cheminement simple, presque méditatif, où chaque pas révèle un bruissement, un parfum, un chant subtil — celui de la nature qui s’éveille sans ostentation.

Un écosystème harmonieux à taille humaine

Le lac de Saint-Cricq n’est pas immense. Ce n’est pas l’étendue qui impressionne ici, mais l’équilibre. Créé à l’origine pour l’irrigation agricole, il a rapidement été colonisé par une flore et une faune qui en ont fait leur royaume. Qui dit mieux ? Un lac né d’un besoin agricole devenu havre écologique : la nature a parfois une manière bien à elle de faire les choses.

Bordé de roselières, le plan d’eau attire une diversité d’espèces insoupçonnée :

Côté flore, les bords du lac sont tapissés de plantes semi-aquatiques : roseaux, massettes et iris d’eau se disputent le bord des sentiers, tout en servant d’abri à une microfaune discrète — dont les tritons et salamandres, reines des herbes humides.

Une balade sensorielle et éducative

Le circuit autour du lac, accessible et bien balisé, se parcourt aisément en une heure et agrémentera ce moment de communion avec diverses stations d’observation. Parfait pour les enfants curieux ou les promeneurs du dimanche qui souhaitent conjuguer le verbe “observer” au présent.

À mi-parcours, une plateforme en bois surélevée surplombe les eaux. On y croise parfois Alain, un retraité du coin devenu ornithologue amateur à ses heures. J’ai eu la chance de discuter avec lui ce matin-là. Il m’a désigné, avec une discrète fierté, l’apparition furtive d’un martin-pêcheur. Sa silhouette turquoise, comme une virgule de ciel tombée sur l’eau, a transpercé le silence. “Il niche souvent au niveau du ruisseau, derrière les roseaux,” me glisse-t-il. Ces petits moments suspendus valent toutes les applications mobiles de reconnaissance d’oiseaux.

Le rôle de la biodiversité dans la vie agricole gersoise

Ce qui rend ce site d’autant plus exceptionnel, c’est l’intelligence silencieuse qui le gouverne. Le lac n’est pas un espace figé, mais un partenaire pour les exploitations agricoles voisines. L’eau y est stockée, redistribuée en été, et préservée au maximum pendant les mois plus humides. Le tout en permettant à la vie sauvage de s’épanouir.

Plusieurs agriculteurs locaux ont adapté leurs pratiques en respectant les cycles de cet écosystème : préservation des haies, moissons décalées pour éviter les périodes de nidification, limitation des produits phytosanitaires aux abords du plan d’eau…

Ce lac est le témoin d’un dialogue régulier entre l’humain et son milieu, où chacun apprend peu à peu à retrouver une humble place dans le grand ballet du vivant. Une démarche qui n’est pas sans rappeler ces récits que l’on m’a souvent partagés au fil de mes rencontres avec les vignerons bio de l’Armagnac : pragmatisme, respect et savoir partagé.

Le Gers, une terre de transition douce

Le lac de Saint-Cricq n’est pas une anomalie. Il est le reflet d’un rapport au monde typique de ce coin d’Occitanie : profondément ancré dans le sens du terroir, mais résolument tourné vers des pratiques durables. Le département du Gers a entamé, depuis plusieurs années, une série d’initiatives pour sanctuariser ses espaces naturels tout en impliquant ses habitants.

À titre d’exemple, les Pôles de pleine nature développent plusieurs circuits éco-touristiques qui valorisent des lieux comme Saint-Cricq. Des panneaux pédagogiques financés par la région, des journées « Nature en fête » ou des ateliers de découverte animés par les associations locales de protection de l’environnement viennent enrichir l’expérience du visiteur.

Une pause ressourçante, loin du tumulte

Il ne faut pas s’y tromper : ce que l’on vient chercher ici, c’est moins la performance de l’ultra-plein-air que la quiétude. Le silence y a une densité qu’on avait oubliée, et la simplicité se vit comme un luxe. Dans ce creux de vallée, les kilomètres ne comptent plus et l’on se surprend à renouer avec ses sens. Une brise, le chant d’un pinson, l’éclat d’un papillon citron. C’est presque une leçon de lenteur, dirait-on.

Et pour ceux qui, comme moi, aiment clôturer leurs balades par une note gourmande, le village voisin propose de charmants recoins où se restaurer. Entre un fromage de brebis affiné sur planche de chêne et un verre de Floc de Gascogne, le lien avec la terre devient évident, presque charnel.

Informations pratiques pour une visite réussie

Avant de partir, voici quelques conseils utiles pour profiter pleinement du site :

Un trésor discret à inscrire sur votre carte personnelle de l’Occitanie

Le lac de Saint-Cricq n’a pas besoin d’artifices pour séduire. Il se découvre à petits pas, se devine dans l’ombre des branches, et se mérite presque. C’est une halte enchantée pour ceux qui cherchent, au-delà des paysages, à entendre battre le cœur d’un territoire authentique, où l’eau, les oiseaux, et les hommes vivent encore selon les rythmes doux du Sud-Ouest.

Alors si vos pas vous portent vers le Gers, n’hésitez pas à quitter les grands axes pour emprunter ce sentier discret. Là-bas, près du clapotis d’une barque oubliée, vous pourriez bien, vous aussi, tomber amoureux d’un silence peuplé de vie.

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